Tous au Japon est-ce vraiment possible ?

Tokyo, 6 novembre 2017
Ligne Mita

Tout le monde n’a pas pour projet de vivre au Japon. Mais si c’est votre projet, alors les lignes qui suivent peuvent peut-être vous intéresser.

La première fois que j’ai eu l’idée de vivre au Japon, je devais avoir 13-14 ans. A l’époque, je n’avais aucune idée de combien coûtait un billet d’avion. Je n’avais jamais travaillé. Je parlais un peu anglais, un peu allemand et un peu français…

Les seuls animés que j’avais vu à l’époque étaient tous en français ou anglais… parfois en allemand (et encore). De fait, à cette époque, il n’y avais pas encore de haut débit. Tout était en ce que les anciens appelleront 56kpbs… quand votre modem faisait des « CrrrrrWinrwinrinnnCrrrrr« … ou un son du genre.

Quand j’y repense, je me dis que j’étais vachement patient à l’époque. Alors qu’aujourd’hui, c’est limite si je ne suis pas tenter de jeter mon téléphone une fois que je dépasse de mon forfait accès en 4G, et que je me retrouve avec une portable « inutilisable sur le net« .

Du coup, je n’avais jamais entendu du Japonais à ce moment. Le Japon était plus un rêve lointain qu’un projet concret. C’était comme rêver d’aller sur la Lune ou sur Mars… aujourd’hui c’est impossible…mais demain…qui sait ?!?

Je suis venu au Japon pour la 1ère fois j’avais 19 ans. Je me suis installé ici, j’en avais 24. Ça m’a pris environs 10 ans pour passer du rêve à la réalité. 10 ans c’est relativement long. Et pourtant, c’est souvent le temps idéal pour passer d’un objectif à un autre.

Si vous aviez 10 ans devant vous, vous seriez capable de réaliser n’importe quel rêve, n’importe quel objectif. Vous ne croyez pas ?

10 ans ça vous laisse 5 ans pour tester pleins de trucs qui ne marchent pas. Trois ans pour remonter la pente et sortir de la merde dans laquelle vous vous êtes mis, et 2 ans pour bosser dur jusqu’à arriver à vos objectifs…

Bien sûr vous pouvez compresser tout ça. Vous pouvez y arriver en 5 ans ou même en 2 ans, si vous avez les bonnes cartes en mains.

Dans mon cas par exemple, de 14 à 18 ans, je m’étais dit que c’était impossible de venir au Japon. Car j’étais étudiant, parce que j’avais pas un sous et ma famille non plus. Du coup, je ne faisais rien pour y arriver. J’aurais pû chercher un petit boulot, économiser pour partir, mais je faisais… tout sauf ça.

Le problème, c’est que pour beaucoup de nos rêves, on a tendance à penser que c’est impossible. Et quand on pense que c’est impossible, on ne fait rien pour le réaliser. Au mieux, on teste un petit truc ou deux, sans vraiment être convaincu, on se dit peut-être qu’on aura de la chance, et que ca marchera du premier coup.
Malheureusement, ça ne marche pas… en tout cas, pas comme ça, pas du premier coup…

Impossible est juste un mot utilisé par ceux qui ont déjà abandonné.

A partir du moment où vous comprenez ça. Ou plutôt que vous l’assimilez, que cela fasse partie de votre realité. C’est le déclic. Et c’est seulement à partir de là que vous commencez à bouger.

Pour moi ce déclic est arrivé en 2008, quand j’avais quasiment tout raté. Je bossais en CDI sans aucun diplôme sinon un bieux bac datant de 2003… Sur MSN (oui ça existait enore a l’époque) un pôte du lycée me contacta et me demanda si j’étais au Japon ?! (Bien sûr que non !!) Et avec mes résultats catastrophiques, je n’étais pas près d’y aller…

C’est là qu’il me dit que lui, il y était… le mots « QUOIIIII ? » est sorti de ma bouche et a raisonné dans tout l’open space… Je me suis mis a le bombarder de questions, alors que toute une série d’autres plus internes défilaient dans ma tête… le genre de questions qui défilent dans votre tête quand vous rencontrez quelqu’un de moins passionné que vous du Japon, mais qui y est, alors que vous, vous gallerez…

  • T’es où ? A Osaka
  • Tu parles japonais ? Non.
  • Tu fais quoi ? je suis en stage de 6 mois.
  • Comment t’as fait pour arriver là ? J’ai applied.
  • T’as fais quoi apres le bac ? DuT, Ecole d’Ingé.

(dans ma tête ?)
– Pourquoi il est au Japon et pas moi ?
– Comment ça se fait il parle pas japonais et il est au Japon ?
– Comment ça se fait que j’ai raté ma vie ?
– C’est quoi mon problème ?

Honnêtement, quand il m’a dit qu’il était au Japon. Je ne l’ai pas cru. J’ai cru qu’il voulais juste me torturer psychologiquement. Mais j’ai compris que ce n’etait pas le cas, quand il m’a invité chez lui…

Il m’a retourné le cerveau. Cette nuit là, j’ai eu du mal à dormir. Car pour la premiere fois, une des barrières mentales que j’avais construite avait été brisée.

Je connaissais un français au Japon… avec le même background que moi…. étant dans la même classe en Terminale et ayant eu la même note au bac…10.00… J’avais clairement déconné quelque part…

Mais ce n’etait que le début… quelques jours plus tard. J’apprenais qu’un cousin lointain était lui aussi au Japon. Et ce fut le coup de grace… l’effet tout le monde est au Japon… sauf moi.

Ce que vous devez comprendre, c’est que aucun des deux n’était l’archetype du die hard fan du Japon. De memoire, mon cousin était plus fan de comics que de manga. Mon pôte était plus fan de Saint Seya que du Japon…

Les deux n’avaient pas le parcours de l’élève modèle, premier de classe, classe prépa, école d’ingénieur/commerce… Ils étaient dans la moyenne… mon pote avait repris la 2ndé, et mon cousin avait repris sa Terminal…

Donc j’avais ce sentiment que si eux l’ont fait alors pourquoi pas moi. J’ai réalisé que c’était parce que jusqu’à présent je n’étais pas convaincu de mes chances.
– Je pensais que ce serait dur, qu’il me faudrait être premier de la classe, ou un petit genie.
– Je pensais qu’il me faudrais parler parfaitement japonais.
– Je pensais qu’il me fallait être special,… avant d’avoir la chance… avant de tenter.

Si j’avais pas ça, ce serait impossible… et donc je n’ai pas fait ce qu’il fallait.
Mais grâce à ces deux coups de pieds au cul, j’ai assimilé le fait que ce n’était pas impossible.
En fait, c’était plus que possible, c’était juste que je faisais n’importe quoi…

Et comme ça, du jour au lendemain…ma vision du monde a changé. J’ai pris, mon rêve impossible et j’ai fais comme ce qu’on fait pour manger un éléphant.
Pour manger un éléphant, il faut le couper en petits morceaux, pour le rendre facilement comestible. Et ensuite, manger la bête, morceau par morceau, l’un après l’autre, ça ne sert à rien de manger deux morceaux en même temps, sinon on risque de s’étouffer.

J’ai donc fait la même chose pour mon rêve impossible. Je l’ai découpé en petits morceaux facilement exécutables. Puis je les ai exécuté un à un… l’un après l’autre.

Pour moi mon projet était de vivre au Japon, mon équation ressemblait donc à ça :

  • Vivre au Japon = Diplômes + Expérience + Langue
  • Diplôme = BTS réussi + Diplôme équivalent à la Licence 3
  • Expérience = 6 mois ou plus dans un domaine recherché
  • Langue = Anglais courant + Japonais courant

  • BTS réussi = Réussir mon projet + Réussir mes PTI

  • Diplôme Bac+3 ou équivalent = Inscription en L3 / Ecole d’ingé / Ecole de Commerce
  • Expérience = Continuer mon CDI pendant au moins 6 mois
  • Langue = Pratiquer l’anglais et le japonais

  • Réussir mon projet = Rédiger une vingtaine de pages pour le projet

  • Réussir mes pti = Avoir les 5 mini projets présentables et exécutables sur mon PC.
    -Diplôme Bac+3 ou équivalent = Chercher une école et s’inscrire pour après le BTS
    Etc…

Je n’ai pas fait de truc compliqué,… tout ce que j’ai fais, c’est faire ce que j’avais prévu de faire.
Alors qu’avant le déclic, je prévoyais de faire…. et je ne faisais rien…

Au bout de quelques mois… j’ai vu les résultats.
J’ai eu mon BTS, j’ai reussi a entrer dans une école d’ingénieur, mais j’ai décidé de faire une école de commerce pour arriver au Japon plus rapidement.

En 2009, j’ai fais mon stage au Japon…
Donc en gros, il s’est pass& 1 an… entre le moment où je me suis réveillé. Et le moment où j’ai atteint un premier gros objectif.

Puis en 2010, j’ai trouvé un CDI au Japon, j’ai eu mon Master 1, j’ai changé de visa et puis voilà quoi. Ce fut relativement rapide. La transition de l’étape moins que rien, looser, depuis 4 ans (2003-2008) il a son Bac et c’est tout. Ah, il a un M1, et un visa de travail de 3 ans au Japon.

Et pourtant, le monde n’avait relativement pas changé… ce n’était pas devenu plus facile de venir au Japon… à vrai dire, c’était même peut-être un peu plus difficile. Car l’âge d’or du Francais au Japon était passé, la crise des subprimes, Lehman Brothers avaient aussi touché de plein fouet le Japon…

Mais j’avais changé, j’avais cessé de jouer la victime. J’avais arrêté d’attendre ma chance, de me dire que c’est impossible si je ne suis pas spécial. Et je me suis mis à faire ce que j’avais dans la tête.

Tout n’a pas marché !! Et encore moins du premier coup… Mais ce qui ne marchait pas n’était plus en mesure de m’arrêter, au contraire, ça me boostait pour continuer d’avantage.

Impossible, c’est juste un gros mot. c’est tout.

Quel que soit le rêve, les projets que vous avez en tête, il est possible de les réaliser. Cela vous prendra sûrement plus de temps que vous prévoyez, peut-être 2 ou 3 fois plus.

Mais si vous découpez votre énorme projet en petites tâches, exécutables tous les jours, et que vous les faites… Vous avancerez, et sans vous en rendre compte, vous serez beaucoup plus proche de votre but que vous ne le pensez.

Ca ne requiert aucun talent, aucune habilité, aucune connaissances de depart, donc si un vieux mec paumé comme moi, ou d’autres,() ont reussi alors pourquoi pas vous ?

Et quand vous aurez votre propre déclic… en très peu de temps, vous serez au Japon.

Peace & Action
(。•̀ᴗ-)و ✧

Wilde.

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Visajapon — le blog pour rester motivé et poursuivre ses rêves au Japon.

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