Dimanche dernier, j’étais à la patinoire de Meiji Jingu juste en face du futur stade olympique en construction.
C’était ma première fois à patiner au Japon. Mais pour les petits, c’était leurs toutes premières fois à chausser des patins à glace.
Ce n’est jamais facile la première fois.
On essaye d’avancer en marchant sur la glace, comme on fait sur la terre ferme, du coup, on finit par tomber en arrière.
La première fois, on ne sait pas ce qu’il faut faire, comment il faut bouger les patins, on ne sait pas qu’il faut se pencher en avant et baisser son bassin.
Quand on ne sait pas, c’est difficile d’apprendre juste en écoutant les autres. Parce que c’est difficile d’identifier les petits détails, ce que les autres font différemment, et qui ont un impact sur leurs façons de se mouvoir sur la glace.
Ce ne sont pas des choses que l’on fait automatiquement, à moins de faire du roller en ligne assez souvent.
Alors que je tournais avec l’un des petits, un japonais assez âgé, m’a abordé en Anglais (comme d’habitude). C’était clairement un habitué, vu son aisance sur la glace.
Il s’amusait à lever une de ses jambes aussi haut qu’une ballerine… bon pas tant que ça, mais voilà, vous voyez le genre.
Comme il avait l’air de s’y connaître, je lui ai demandé, comment faire pour enseigner aux petits.
Il m’a alors montré les 3 façons d’avancer sur la glace.
Puis il m’a dit pour les petits, la première chose, c’est de pouvoir tenir debout sur la glace sans tomber.
Cela permet de les rassurer, et de gagner confiance en eux, et de ne pas avoir peur. Le deuxième conseil, c’est de glisser doucement, de ne pas ce précipité. Car de toute façon, apprendre à patiner, demande du temps,
on ne peut pas attendre de quelqu’un qu’il apprenne à patiner en un jour.
Ces deux conseils mon réveiller en quelque sorte.
Personne n’apprend à patiner du jour au lendemain, même les pros, les médaillés olympiques sont tombés à leurs débuts.
Si vous savez patiner, jouer au basket-ball, ou football, faire de l’équitation, peu importe.
Quand on arrive à un certain niveau, ou pratiquer devient naturel, comme marché ou écrire, on ne réfléchit plus.
On a tendance à oublier toutes les étapes qui nous ont amenés à ce niveau.
Quand on veut enseigner aux autres, on espère alors que cela ira plus vite, qu’ils seront capables de comprendre ce que l’on veut leur transmettre, maintenant, tout de suite…
Alors qu’en réalité, cela prend du temps. Vous aurez beau donner toutes les étapes, tous les meilleurs conseils, montrer les meilleurs exemples, de l’autre côté c’est impossible d’assimiler tout ce que vous voulez transmettre (plusieurs mois ou plusieurs années d’expérience en une seule fois).
Et ceux, quelle que soit la personne en face de vous. Ce n’est pas facile d’assimiler, de comprendre TOUT ce que l’on vous enseigne.
Pour faire une comparaison, c’est comme si vous attendiez que votre élève ait 20/20 en quelques heures d’entraînement.
C’est peine perdue…
Apprendre est un processus composé de deux parties. L’entrée d’informations, d’une part, et la sortie d’informations d’autre part.
À ces deux processus, il y a deux problèmes majeurs. Le premier, c’est que les entrées d’informations sont limitées, les yeux, les oreilles, le nez, le toucher, le goût.
Vous ne pouvez pas tout voir, ne serait-ce que les spectres ultraviolet et infrarouge sont invisibles à l’œil nu, alors que d’autres animaux sont capables de les voir.
Ensuite, vous ne pouvez pas tout retenir par cœur et reproduire ces informations d’un claquement de doigt.
Le deuxième problème encore plus problématique, c’est nos sorties d’informations sont encore plus limitées… la voix et notre corps. C’est tout.
Et quand je dis le corps, pour 97% des choses, ce sont nos doigts, écrire, taper sur le clavier, dessiner,etc…
On ne peut pas transmettre des informations avec des rayons laser via nos yeux, on ne peut copier des fichiers de notre cerveau les envoyer et les coller dans le cerveau d’un autre. C’est (pour le moment) impossible.
Ce qui veut dire qu’enseigner est super Chaud Bouillant !!!
Parce que quelque soit ce que vous faites, vous ne pouvez jamais donner plus d’informations que votre cerveau enregistre.
Vous ne pouvez pas expliquer à quelqu’un ce qui se passe dans votre cerveau quand vous levez la jambe droite de la glace pour la poser sur la glace un peu plus loin. Il faudrait expliquer ce qui se passe dans tout votre corps… c’est complètement fou.
C’est pour ça qu’enseigner par l’exemple, de façon que l’élève observe et puisse assimiler et analyser les informations de ce qu’il voit est important.
Mais encore plus important que ce soit pour le maître et l’élève, c’est d’être patient. On apprend tous à notre rythme. Il y a des choses que l’on comprend vite, d’autres moins…
Le problème, c’est que dans notre système scolaire actuel, il n’y a pas d’espace donné à la patience. Les programmes sont établis pour le plus grand nombre, pas pour tout le monde, nuance.
Les professeurs n’ont pas le temps de traîner sur un concept ou un.
Je pense que, quelque part, on est tous Brainwashed, on subit tous un lavage de cerveau du système dans lequel on vit, dans lequel on a grandi. Ou la normalité est la règle, mais cette normalité est interdépendante de ce qui se passe au jour le jour.
Si l’on prenait un peu de recul, on agirait sûrement. Ce recul, vous pouvez l’acquérir en voyageant, en rencontrant et discutant avec des gens différents de vous, en faisant plein de trucs.
Mais si vous devez retenir une chose de cet article sans queue ni tête, c’est d’être patient. Agissez vite, mais soyez ultra patient sur vos objectifs.
C’est la meilleure stratégie pour réussir, parce que si vous n’abandonnez pas, vous allez réussir.
Ça prendra le temps que ça prend, mais peu importe si vous êtes plus lent que les autres, c’est pour vous, pas pour eux.
Peace & Action
(｡•̀ᴗ-)و ✧
Wilde.
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